Jeux de masques

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DANSER canal historique

« La Cinquième Saison » de Christian Ubl à la Biennale du Val-de-Marne

04 MARS 2021 | PAR Thomas Hahn[/vc_column_text][vc_empty_space][vc_btn title= »DANSER canal historique » style= »flat » shape= »square » color= »black » link= »url:http%3A%2F%2Fwww.dansercanalhistorique.fr%2F%3Fq%3Dcontent%2Fla-cinquieme-saison-de-christian-ubl-la-biennale-du-val-de-marne|title:DANSER%20canal%20historique|target:%20_blank| »][vc_column_text]Tout semble permis dans cette ébullition carnavalesque entre techno et baroque. Ubl invite à la fête. Nécessaire. Car empêchée.

Le timing était presque parfait, en pleine « cinquième saison ». C’est ainsi qu’on appelle le carnaval dans l’hémisphère germanophone. D’où le titre. En invitant le public à participer au bal, le chorégraphe d’origine autrichienne tend une perche en direction de Dionysos, par un spectacle endiablé. La techno bat son plein et le public porte des masques inspirés du carnaval de Venise (même s’ils sont en papier glacé imprimé). Mais en 2021 le carnaval et les festivals de danse doivent céder face aux mesures sanitaires. C’est injuste, mais seulement envers la danse. En Allemagne, les sessions carnavalesques de 2020 ont en effet été repérées comme foyers d’infection, alors que les spectacles de danse sont inoffensifs. Et cela reste vrai même quand le sujet d’une pièce est le carnaval lui-même. Au résultat, il faut malgré tout attendre l’année prochaine avant que La Cinquième Saison puisse rencontrer son public en plein carnaval.

Jeux de masques

La Biennale du Val-de-Marne a cependant organisé, à la MAC de Créteil, une représentation devant un public de professionnels, et ceux-ci, venus nombreux, n’ont pas hésité à se prêter au jeu de gestes d’auto-frottement et autres la ola, joyeusement animés par le maître des cérémonies. Ainsi fut tenu la promesse de base, la satyrique raison d’être de tout carnaval : Les frontières tombent, les rôles s’inversent, le désordre se libère. Pourtant, même si le quatrième mur cède, chacun.e resta à sa place. Après l’exercice d’échauffement, le public enlèva ses masques vénitiens tout en gardant les autres (ceux que vous savez). On s’assit et on regarda. Sur le mur de fond, l’image du public en mode vénitien se décomposa en formes et en couleurs abstraites, mais joyeuses. [/vc_column_text][vc_empty_space][vc_gallery interval= »3″ images= »7978,7979,7980,7981,7982,7983,7984,7985,7986,7987,7988,7989,7990,7991,7992,7993,7994,7995″ img_size= »full » onclick= » » title= »Laurent Philippe » el_id= »laurent-philippe-creteil »][vc_column_text]

© Laurent Philippe

[/vc_column_text][vc_column_text]Bacchanales techno

Une chose est certaine : Ubl amène son public autant en « cinquième saison » qu’en boîte de nuit. Neuf interprètes (dont un violoniste-chanteur et un DJ), vêtus comme pour une fête de plage, enchaînent joyeuses danses de groupe, poses, gestes, grimaces. Constituent des scènes grotesques, macabres ou sensuelles, inspirées de Brueghel l’Ancien (Combat de Carnaval et Carême) entre imagerie pieuse et dionysiaque. Dans La Cinquième Saison, Ubl brasse les traditions carnavalesques de la Sérénissime, des Caraïbes et de son Autriche natale, revues par le clubbing et les raves. Les corps grimacent, les visages se déchaînent, les vêtements tombent. Les Bacchanales ouvrent les portes du ciel et de l’enfer. L’extase guette les danseurs, et inversement. Du XIVe au XXIe, les siècles se chevauchent comme la chair, avant qu’un acte blanc et céleste ne vienne mettre fin aux excès. Les corps enfiévrés se transforment en anges, délestés de leurs troubles charnels.

En attendant la traversée

Carême donc, après le carnaval. Violon et chant lyrique (sublime!) sur le plateau au lieu de la batterie électronique traversée par des vocalises à la Nina Hagen. La chair s’est régalée, l’esprit s’envole. La communauté trouve son lumineux salut. Et le public ? Doit donc attendre pour pouvoir, un jour, entrer dans la salle sans masques de Carême pour poser les masques de Carnaval directement sur sa chair, pour que le rassemblement du « public masqué éphémère » (comme annoncé par la compagnie) avec les satyres et leurs danses se fasse plus long, plus intense et que se réalise l’intention de traverser la frontière. Dans les conditions actuelles, on regarde La Cinquième Saison comme si on se trouvait à Vienne, lieu de naissance du chorégraphe, face au tableau de Brueghel exposé au Kunsthistorisches Museum. On n’a donc pas encore plongé pour de vrai en ces Bacchanales universelles. Faudra y retourner un jour. Sans masque. [/vc_column_text][/vc_column_inner][/vc_row_inner][/vc_column][vc_column width= »1/6″ css= ».vc_custom_1456224238541{padding: 12px !important;background-color: #f2f2f2 !important;} »][vc_text_separator title= »PRESSE » color= »black »][vc_basic_grid post_type= »post » max_items= »10″ element_width= »12″ item= »2912″ grid_id= »vc_gid:1615367746264-595bcc45-4623-3″ taxonomies= »307″][/vc_column][/vc_row]

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