Round 2 pour le Festival d’Avignon qui, avec la SACD, propose la suite des ex-Sujets à Vif devenus Vive le Sujet! Le programme « 3 », à 11h, est une bombe de drôlerie et d’intelligence.
De: AMELIE BLAUSTEIN NIDDAM
Tout commence avec l’ultra foutraque Comme la France est belle de Gustave Akakpo et Frédéric Blin. L’auteur et le clown s’amusent de tous les stéréotypes les plus racistes et les détournent pour étriller les bons sentiments français. Sans trop en dire, l’affaire est un pas de deux vocal entre ces deux déconneurs. L’histoire ne dit pas s’ils se connaissaient mais visiblement la connexion se fait bien. Frédéric Blin en costume hybride de baronne de supérette, perruque cheap et tee-shirt de dessin animé, fait humour de tous les couacs (Une bouteille tombe et il harangue, sortant en une seconde de son texte, mais pas de son rôle pour encore mieux y retourner : « On n’est pas à une vulgarité près ! » et Gustave Akakpo se laisse caricaturer en pourfendeur de la francophonie.
En filigrane se dessine un portrait du pire de nos bons sentiments. Coluche est cité à un moment, et Pierre Desproges est complément réanimé. Cela fait un bien fou de se laisser prendre par ces personnages si décalés, sérieux quand la salle entière se tord de rire. Tout cela attaque les grands poncifs intellectuels pour les avaler et les « vomir » avec acidité. Une bombe
A ce moment-là de l’histoire, il est 11H45 dans le joli jardin de la vierge du Lycée Saint Joseph et tout le monde se dit qu’il va être difficile de passer après eux. Et pourtant, Kurt Demey et Christian Ubl ont plus que relevé le défi. Kurt Demey est directeur artistique de la compagnie Rode Boom, il est mentaliste. Christian Ubl est danseur, il est artiste associé à La Briqueterie CDCN du Val-de-Marne jusqu’en décembre 2020.
© Christophe Raynaud de Lage
Sur le plateau tout ponctué de bouts de pelouses découpés en formes géométriques, le duo en costards portés à même la peau a des allures de stars du porno danois des années 80. C’est kitsch d’entrée. Pour ce Garden of chance, la magie pure croise la danse contemporaine. Honnêtement, sur le papier c’est un mélange étrange ! Et pourtant, de cette performance, dont on ne peut rien vous révéler, on comprend que la candeur est une qualité. La chorégraphie mêle des gestes empruntés aux univers des magiciens, avec les mains qui tirent au sort par exemple, mais aussi des déplacements répétitifs comme dans les années 1970.
Au-delà de l’étonnement des tours réalisés, la performance casse plus que jamais le quatrième mur sans pour autant entrer dans une caricature. C’est aussi délirant qu’étonnant, aussi fou que tendre.
Jusqu’au 23, Jardin de la Vierge du lycée Saint-Joseph à 11h00. Durée 1h30
PRESSE
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Propos recueillis